Dans une ville comme Montpellier, toute entière acquise à l’étude et au savoir universitaires, l’absence de la faculté de droit depuis la Révolution est vécue comme une véritable souffrance.
Montpellier, ville qui avait bâti sa prospérité sur l’exercice de l’autorité publique durant l’Ancien-régime et siège d’une cour d’appel, avec un immense désarroi la disparition de son établissement chargé de son ancienne Ecole des Lois.
La faculté de droit de Montpellier est rétablie par le décret du 28 novembre 1878, après de nombreuses tractations entre le gouvernement et la ville de Montpellier, qui consent à en assumer l’intégralité du fonctionnement. Il s’agit d’une demande qui émane de l’ensemble du corps universitaire.
Alexandre Laissac, maire de Montpellier de … à …, se montre particulièrement aux intérêts de sa cité, dont il connaît les faiblesses face à ses voisines que sont Toulouse et Marseille.
Pour y parvenir, la ville de Montpellier achète un important hôtel particulier, formant l’angle de la rue Dauphine, actuelle rue Eugène Lisbonne, et la place Saint-Anne.
Dans ce vaste immeuble, aux riches décors de gypserie de la seconde moitié moitié du XVIIIème siècle, et agrémenté d’un impressionnant escalier orné de riches ferronneries, la faculté de droit se développe et s’organise sous l’égide de son doyen, Albert Vigié.
L’inauguration a lieu le 17 novembre 1880 dans la salle de spectacles de la ville de Montpellier, dont la façade du XVIIIème siècle brille de mille feux. Etudiants en droit, en médecine, en lettres, en sciences, se pressent pour célébrer cette renaissance.
La séance est ouverte par Chancel, le recteur, également doyen de la faculté des sciences. Albert Vigié, après avoir témoigné de sa satisfaction d’assister à la renaissance de cette faculté, présente à sa suite le programme des enseignements. Cette faculté, héritière de Placentin et des illustres glossateurs de l’université de Bologne renoue avec le droit romain. Le droit civil sera également appelé à occuper une place majeure parmi les enseignements. D’autres cours seront donnés, en particulier pour préparer aux études commerciales, à l’économie politique.
Dans le tableau dressé par le nouveau doyen, il insiste sur l’importance du recrutement des étudiants, Déjà plus de deux cents étudiants ont consenti à s’inscrire dans la nouvelle faculté. Très rapidement, la faculté de droit de Montpellier acquiert un grand renom.
La faculté de droit demeura dans cette situation jusqu’au début des années 1890
Afin de créer une vraie université installée dans un véritable palais universitaire, la municipalité décide de racheter l’ancien hôtel Dieu, situé rue de la Blanquette, qui est aujourd’hui devenu le Rectorat. Les frais à engager pour la construction d’un nouvel hôtel sont extrêmement élevés. Par un habile jeu financier, la municipalité parvient à ses fins. La faculté de droit et celles de lettres et de sciences s’y installent.
Le Droit, et l’esprit de justice, doivent prendre leur part dans l’élaboration de ces nouvelles règles pour ne pas laisser le chaos et la loi du plus fort ou du plus riche d’imposer à tous. Humblement et à sa juste place, l’association Montpellier Ville du Droit va relever des défis à sa mesure, et sur le temps long, afin d’apporter sa contribution aux grands enjeux de demain.
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